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Autisme et menstruation

- Julie BOUCHONVILLE

Autisme et menstruation

Personne, à ma connaissance, n'aime particulièrement avoir ses règles. Mais quand on est autiste, à l'inconfort classique des menstruations s'ajoutent des désagréments sensoriels parfois difficiles à gérer. Comment expliquer les règles à une jeune personne autiste ? Comment les gérer au quotidien, en tant que proche ou personne directement concernée ?

 

 

Comme d'habitude, parlons-en (et par la je veux dire que je vais en parler et que mon lecteur en sera réduit à me lire).

 

 

 

 

 

Pourquoi les règles, c'est nul ?

 

Certaines personnes pensent peut-être que les règles ne sont pas si gênantes, que certains exagèrent lorsqu'ils en parlent, que ce n'est qu'un mauvais moment à passer et un petit prix à payer en échange d'un merveilleux utérus où faire un jour grandir un autre être humain. A ceux-là je dis : vous et moi ne devons pas vivre les mêmes règles.

 

 

Les règles sont souvent au moins un peu douloureuses, perdre du sang n'est jamais rigolo, elles empirent les phénomènes digestifs de type intestins irritables, et elles nécessitent l'usage de protections dont beaucoup sont désagréables. A titre personnel, si je pouvais m'en passer, je le ferais avec joie, et de nombreux autistes de ma connaissance approuvent cette opinion. Lorsque l'on parle de menstruations avec une jeune personne autiste, il est important d'être honnête : les règles ne sont pas fun, et les présenter comme « trois fois rien » alors qu'il y a une bonne probabilité que la personne ne les vive pas du tout ainsi est ouvrir la voie à de grosses déceptions.

 

 

 

 

 

Parler menstruation avec une jeune personne

 

Que mon lecteur soit le proche d'une personne autiste, son adulte de référence, un membre de sa famille, un soignant ou peu importe, il est possible qu'un jour il soit confronté à la situation inquiétante de devoir expliquer à une jeune personne autiste le principe de la menstruation, et de comment la gérer. Quelles sont les informations à transmettre en priorité ?

 

 

- C'est normal, cela arrive à la moitié des gens

 

 

- D’où viennent les règles, l’ovulation, l’utérus, tout ça (selon un niveau de complexité que la personne pourra comprendre)

 

 

- Tu ne vas pas te vider de ton sang

 

 

- C'est normal d'avoir un peu mal

 

 

- Ça ne durera que quelques jours

 

 

- Avec la bonne organisation, il n'y a pas de raison que ces quelques jours soient différents des autres

 

 

- Il n'y a sans doute que toi qui parviens à sentir l'odeur du sang

 

 

 

 

 

Il peut être utile de faire un rappel sur ce que les règles impliquent en terme de fertilité mais, normalement, elles arrivent souvent à un moment de la vie où la théorie est bien connue et la pratique, pas encore pour tout de suite.

 

 

Il est aussi important de parler à la personne autiste des différents types de protections hygiéniques qu'elle peut utiliser :

 

 

- Serviette

 

 

- Tampon (contrairement à une idée reçue, les tampons peuvent être utilisés dès les premières règles)

 

 

- Culotte menstruelle

 

 

- Cup menstruelle

 

 

 

 

 

La plupart de ces protections existent sous forme lavable et jetable et aucune n'est complètement supérieure à une autre sur tous les tableaux : le plus important est le confort de la personne qui l'utilise. On peut aussi utiliser plusieurs solutions de protection au cours d'un même cycle, par exemple une serviette hygiénique le premier jour puis une culotte menstruelle, ou un tampon puis une cup, etc.

 

 

En parlant de protection, il est très important d'aborder l'hygiène qui est liée à leur utilisation : elle doit être irréprochable. La personne doit comprendre l'importance de changer ses protections en temps et en heure et de toujours soigneusement se laver les mains lors des manipulations. Si c’est elle qui devra nettoyer ses protections lavables, il est aussi important qu’elle comprenne comment le faire efficacement.

 

 

Enfin, il est important d'écouter la personne, qui va sans doute manifester des inquiétudes et poser des questions auxquelles la personne neurotypique peut ne pas s'attendre.

 

 

 

 

 

Problèmes courants d'autistes pendant leurs règles

 

- Les douleurs abdominales : qu’elles soient d’origine ovarienne, utérine ou intestinale, les douleurs au ventre sont courantes lors des menstruations. Si certains autistes sont moins sensibles que la moyenne à la douleur physique, d’autres le sont plus. Pour soulager, plusieurs options : une bouillotte tiède sur le bas-ventre peut aider, mais la panacée reste le bon vieux combo anti-douleur/anti-inflammatoire. Et attention : si la douleur en elle-même est assez normale pendant les règles, les douleurs incapacitantes ou qui résistent aux antalgiques doivent être tenues à l’oeil, pouvant être un symptôme d’endométriose.

 

 

 

 

 

- Les troubles digestifs : ballonnement, diarrhée, constipation et autres joyeusetés de ce genre. Les hormones qui fluctuent ne sont pas les amies des intestins irritables. Un régime alimentaire modifié pendant la période des règles peut aider.

 

 

 

 

 

- L’humeur modifiée : là encore, les hormones fluctuantes peuvent être responsables d’une certaine irritabilité. Pour les personnes autistes, cela peut représenter la différence entre un agacement passager et un meltdown complet. Pendant leurs menstruations, les personnes autistes devraient être moins stimulées et devraient pouvoir passer plus de temps à s’auto-réguler de la manière dont elles le souhaitent.

 

 

 

 

 

- Le taux d’énergie fluctuant : non seulement les hormones peuvent faire n’importe quoi mais en plus les règles plus abondantes représentent une perte de sang non-négligeable. Pour cette raison aussi, il est important de laisser la personne autiste se reposer.

 

 

 

 

 

- Les difficultés sensorielles : l’odeur du sang, le ressenti tactile lorsqu’il s’écoule, les protections hygiéniques qui crissent, collent ou grattent, la sensation d’humidité que certaines peuvent procurer, la nécessité d’utiliser des toilettes publiques trop froides, lumineuses, bruyantes ou malodorantes, l’acné qui peut survenir, la modification de la texture de sa propre peau, … tout ceci est compliqué pour la personne autiste. Trouver la bonne protection hygiénique sera déjà un bon début – je recommande personnellement la cup menstruelle, qui est en silicone au toucher très doux, et qui de par son placement interne limite les sensations liées au sang liquide au niveau de la vulve. La culotte menstruelle est aussi pas mal louée pour son confort et sa praticité. Pour les autres difficultés sensorielles, le mieux est encore de les traiter au cas par cas : voir si d’autres toilettes publiques peuvent être utilisées, prévoir son propre savon doux si celui fourni sur place est agressif, investir dans des sous-vêtements coupés différemment pour mieux accommoder une hypersensibilité due aux règles, etc.

 

 

 

 

 

- La dysphorie de genre : nous l’avons dit dans un précédent article, les autistes ont plus tendance que les neurotypiques à la transidentité. Avoir ses règles lorsque l’on n’est pas une femme peut être perturbant, surtout quand de nombreuses personnes définissent encore les règles comme l’une des expériences essentielles de la féminité. Pour aider quelqu’un dans cette situation, le mieux est encore de rassurer la personne que son genre n’est pas plus remis en question par ses règles que par une autre fonction corporelle, et de s’assurer d’utiliser un vocabulaire neutre (par exemple ne pas dire « toutes les femmes passent par là » mais « énormément de gens passent par là », etc).

 

 

 

 

 

Que faire en tant qu’adulte autiste autonome ?

 

Se traiter comme une jeune personne autiste. Sérieusement. Être compréhensif envers soi-même, s’accorder du temps pour l’auto-régulation, ne pas hésiter à prendre les médicaments nécessaires si le besoin s’en fait sentir. Essayer plusieurs stratégies pour voir ce qui convient le mieux et ne pas avoir peur de les remettre en question régulièrement. Ne pas hésiter à en parler à son médecin également, qui pourra avoir des suggestions pertinentes pour traiter certains aspects problématiques des règles.

 

 

 

 

 

Que l’on soit un adulte autiste ou l’adulte de référence d’une personne autiste, la contraception peut aussi être une piste intéressante pour régler son compte à la menstruation. Pour quiconque ne comptant pas avoir d’enfant dans un futur proche, certaines formes de contraception hormonale (pilule contraceptive, patch, implant et DIU hormonal) permettent d’une part de mieux « réguler » les règles, en ce sens qu’elles évitent d’avoir un cycle qui se balade ou des règles durant dix jours, et certains vont jusqu’à supprimer purement et simplement la menstruation. Ce n’est pas forcément idéal pour tout le monde, mais pour les personnes ayant du mal à vivre leurs règles, cela peut être assez génial.

 

 

 

 

 

Conclusion

 

Si les règles ne sont déjà pas un moment folichon pour les neurotypiques, elles peuvent être encore plus compliquées à vivre pour les personnes autistes. Comme toujours, la qualité de vie peut être améliorée en passant du temps à écouter les ressentis de la personne concernée et en cherchant des pistes d’amélioration pour chacun des problèmes qu’elle est susceptible de rencontrer.

 

 

 

 

 

J’encourage mon lecteur à nous parler de ses propres astuces pour mieux vivre ses menstruations !

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