Relayage familial : mode d’emploi
- Sandra Rubeck
Qu’est-ce que le relayage parental ou familial ? Comment y avoir accès ? S’agit-il d’un évènement d’athlétisme comme son nom le suggère[1] ? Qui peut en faire la demande ? Examinons la question.
Comprendre le relayage parental ou relayage des aidants
Il s’agit d’une solution destinée à amener du répit à un proche aidant : pendant un temps court, le proche aidant est remplacé à son domicile par un professionnel formé, qui va aider la personne dépendante dans ses gestes quotidiens. Ces gestes peuvent inclure une aide à l’habillage ou aux repas, des sorties culturelles ou de loisir, l’organisation d’une activité de divertissement au domicile, la compagnie, etc.
Je décris ici un relayage à domicile, mais il est aussi possible, lorsque cela est compatible avec la personne dépendante, de l’amener dans une structure de type accueil de jour, de manière ponctuelle, pour qu’elle passe la journée dans un contexte encadré et sécurisé. Des offres plus souples qu’un accueil en institution existent aussi, par exemple l’accueillant familial ou la maison de répit.
Enfin, plusieurs structures proposent des vacances adaptées organisées pour les personnes en situation de handicap, permettant aux proches aidants de faire une pause en sachant leur proche en de bonnes mains.
Qui a droit au répit ?
Question-piège : tout le monde y a droit, c’est pourquoi le droit au répit pour les aidants familiaux est considéré comme important. Je sais, bien sûr, que mon lecteur peut être désillusionné quant au décalage qui existe entre les directives officielles et leur mise en pratique sur le terrain, mais le fait est que des structures existent et sont développées.
Les modalités pour avoir accès à des solutions de répit varient un peu, surtout selon la solution, mais dans les grandes lignes, l’accueil de jour nécessite une décision de la MDPH, et le relayage à domicile, que le proche aidant ne puisse pas simplement être remplacé par un autre proche.
Quels financements pour le relayage familial ?
Toute intervention est assez coûteuse[2], mais des aides existent. Elles ne sont bien sûr pas toutes applicables, mais selon mes sources, voici les aides qui peuvent servir à financer un relayage :
– L’Allocation d’Éducation à l’Enfant Handicapé, versée aux parents
– La Prestation de Compensation du Handicap
– L’Allocation Personnalisée à l’Autonomie, destinée aux personnes de plus de 60 ans
– Certaines mutuelles proposent un remboursement total ou partiel des frais engendrés par une solution de répit
Par où commencer ?
L’offre est un peu disparate d’une région à l’autre, avec certaines structures répondant à des critères de durée ou d’éligibilité qui ne sont plus vrais dans d’autres contextes, aussi le plus simple pour bien comprendre l’offre selon l’endroit où mon lecteur réside reste de contacter son CRA local[3] : son site liste probablement des structures de relayage ou de répit.
Chercher les termes « service de répit pour les aidants » avec un indicateur géographique dans Google devrait aussi amener des résultats pertinents.
D’autres structures peuvent être mobilisées pour obtenir des informations :
– Le Centre communal d’action sociale (au niveau local)
– La Maison départementale des personnes handicapées (au niveau départemental)
– La fédération Soutenir les Aidants[4]
De la culpabilisation du proche aidant
Il peut être tentant, quand on lit des publications sur la question, de se faire une vision assez déformée de la question des proches aidants et leur droit au répit. A lire certains articles, il faudrait encourager les proches à passer la main et les forcer, pour ainsi dire, à se détendre pour recharger leurs batteries — batteries qu’une seule journée de répit, une seule sortie à la piscine ou session de jardinage suffiraient d’ailleurs à remplir.
J’espère ne pas tomber dans le même piège : bien sûr que tout le monde a droit au répit, et je pense que mon lecteur le sait très bien. Les aidants familiaux anxieux, en souffrance morale ou psychique, ne le sont pas parce qu’ils ignorent qu’ils ont le droit de faire une pause, mais parce que les solutions de relais sont trop rares, mal adaptées ou onéreuses.
Plutôt que de culpabiliser mon lecteur en sous-entendant que mon article est le don du ciel qu’il attendait pour changer sa vie, je lui propose plutôt de le voir comme ceci : à quand remonte la dernière fois qu’il a inspecté les solutions de répit autour de lui ? Si cela fait plus de six mois, alors que cet article soit le signe qu’il est temps de refaire un petit tour d’horizon rapide. Peut-être qu’une nouvelle option est apparue entre-temps. On ne sait jamais.
[1]Non.
[2]J’ai eu du mal à trouver des chiffres fixes, mais il semblerait qu’à domicile, le relayage coûte environ 23 € à 30 € de l’heure, et hors du domicile, l’accueil peut tourner entre 30 € et 120 € par jour.
[3]Qui, je le rappelle, peut être un peu long pour les diagnostics, mais répond néanmoins rapidement au téléphone.
[4]https://www.soutenirlesaidants.fr/
Cela fais environ 8 ans que je m’intéresse et me forme à l’autisme. A chaque fois pendants ces formations, j’entendais ces quelques mots venant des parents “on a pas de répit”. Je les ai tellement entendu ces mots là et je suis tellement sensible à ce besoin des parents, que je me suis recyclée. je suis donc Assistante de Répit pour enfants, ados, adultes, voir personnes âgées en situation d’handicap, individuellement et occasionnellement. Je ne suis répertoriée nul part, le bouche à oreille fait le nécessaire Je suis rémunérée par les chèques CESU par les parents. Il existe des plateformes de répit qui peuvent aider financièrement les parents ou les aidants pour leur permettre d’avoir du répit , je sais qu’il y en a dans l’Ardèche, la Drôme et l’Isère, il y en a sans doute dans d’autres départements. (L’aidé profite aussi de ce répit, cela lui fait du bien de voir une autre personne disponible entièrement pour lui 1h, 2h ou 3h, d’autres animations, d’autres activités etc.)